Questions existentielles...
Morphée m'ayant honteusement snobée cette nuit, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de passer quelques heures à réfléchir à deux ou trois sujets qui me tiennent à coeur. Et une petite discussion en guise de petit déjeuner avec un "ami" d'internet m'a assez interpelée pour que je me permette de vous enquiquiner avec le résultat des cogitations fr mon mononeurone, hélas bien peu efficace ces derniers temps.
Ecouter la parole d'une personne malade semble être un art bien difficile.
Que ce soient les soignants ou les proches d'un malade, le problème est, me semble-t-il différent sur la forme mais moins sur le fond.Je n'ai rien contre un peu de surdité passagère, j'en veux pour preuve cette otite qui m'oblige à rêver d'avoir un de ces vieux cornets accoustiques pour Papy/Mamie, mais tout de même, quand ça devient une habitude, c'est assez fatiguant !
A tout seigneur tout honneur, causons d'abord des médecins. Les proches, ce sera pour la partie 2 ce soir ou demain matin. Je laisse volontairement de côté les infirmiers et aide-soignants, qui me semble-t-il, sont moins atteints que leurs patrons. Sans doute parce qu'il est peu aisé de feindre de ne pas entendre les cris des patients quand on les subit quasiment non stop ?
Bref.
J'adore les braves médecins qui tentent à tout prix de me convaincre que non, je n'ai pas mal. Je veux bien ne pas contrarier, moi, mais bon, en général, si je dis aïe, ce n'est pas une façon d'exprimer mon ravissement. Alors que cette douleur ne soit pas explicable, du moins pas à telle intensité ou sous telle forme, aujourd'hui, je peux l'entendre. S'il y a bien un domaine où je prends mon mal en patience (ahah, notez le subtil jeu de mots !) c'est précisément celui-ci. Je n'apprécie pas la douleur, je ne suis pas masochiste. Mais je sais accepter un diagnostic de "somatisation" et ne viens embêter les blouses blanches que lorsque j'estime que ça devient trop lourd pour moi ou que la situation l'exige. Donc, j'aimerais, si ce n'est pas trop demander, qu'on daigne me croire quand je dis ce qui ne va pas, sans m'infantiliser à outrance par des "mais non, là vous n'avez pas mal voyons !". En psychiatrie, le problème est plus vaste et méritera un article entier. J'y reviendrai quand j'y penserai.
Ceci exposé, j'aimerais comprendre pourquoi il est si compliqué d'admettre que le patient sait un peu ce qu'il ressent, puisque..; bah il est là quand il le ressent ? Sans doute est-ce une tentative maladroite de dédramatisation parfois, ou encore une simple lassitude d'ouïr des plaintse qui ne paraissent pas "logiques" au vu de l'examen clinique, mais... j'avoue que ça me turlupine.