Questions existentielles...

Publié le par medicaland.over-blog.fr

Morphée m'ayant honteusement snobée cette nuit, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de passer quelques heures à réfléchir à deux ou trois sujets qui me tiennent à coeur. Et une petite discussion en guise de petit déjeuner avec un "ami" d'internet m'a assez interpelée pour que je me permette de vous enquiquiner avec le résultat des cogitations fr mon mononeurone, hélas bien peu efficace ces derniers temps.


Ecouter la parole d'une personne malade semble être un art bien difficile.

 

Que ce soient les soignants ou les proches d'un malade, le problème est, me semble-t-il différent sur la forme mais moins sur le fond.Je n'ai rien contre un peu de surdité passagère, j'en veux pour preuve cette otite qui m'oblige à rêver d'avoir un de ces vieux cornets accoustiques pour Papy/Mamie, mais tout de même, quand ça devient une habitude, c'est assez fatiguant !

 

A tout seigneur tout honneur, causons d'abord des médecins. Les proches, ce sera pour la partie 2 ce soir ou demain matin. Je laisse volontairement de côté les infirmiers et aide-soignants, qui me semble-t-il, sont moins atteints que leurs patrons. Sans doute parce qu'il est peu aisé de feindre de ne pas entendre les cris des patients quand on les subit quasiment non stop ?

 

Bref.

 

J'adore les braves médecins qui tentent à tout prix de me convaincre que non, je n'ai pas mal. Je veux bien ne pas contrarier, moi, mais bon, en général, si je dis aïe, ce n'est pas une façon d'exprimer mon ravissement. Alors que cette douleur ne soit pas explicable, du moins pas à telle intensité ou sous telle forme, aujourd'hui, je peux l'entendre. S'il y a bien un domaine où je prends mon mal en patience (ahah, notez le subtil jeu de mots !) c'est précisément celui-ci. Je n'apprécie pas la douleur, je ne suis pas masochiste. Mais je sais accepter un diagnostic de "somatisation" et ne viens embêter les blouses blanches que lorsque j'estime que ça devient trop lourd pour moi ou que la situation l'exige. Donc, j'aimerais, si ce n'est pas trop demander, qu'on daigne me croire quand je dis ce qui ne va pas, sans m'infantiliser à outrance par des "mais non, là vous n'avez pas mal voyons !". En psychiatrie, le problème est plus vaste et méritera un article entier. J'y reviendrai quand j'y penserai.

 

Ceci exposé, j'aimerais comprendre pourquoi il est si compliqué d'admettre que le patient sait un peu ce qu'il ressent, puisque..; bah il est là quand il le ressent ? Sans doute est-ce une tentative maladroite de dédramatisation parfois, ou encore une simple lassitude d'ouïr des plaintse qui ne paraissent pas "logiques" au vu de l'examen clinique, mais... j'avoue que ça me turlupine.

 

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M
<br /> Comme je comprends ce que tu ressens...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ma tite Merween... paraît que c'est pas normal de penser ça. On va mettre ça sur le compte de ta zombification avancée ?<br /> <br /> <br /> <br />
Q
<br /> Je n'ai jamais encore rencontré de toubib sachant mieux que moi où je souffre ! C'est quand même la meilleure. Que ces chères blouses blanches galonnées en aient ras la charlotte des plaintes et<br /> souffrances de leurs patients, soit. Mais qu'ils les nient signifie qu'ils faillissent à leur mission, soulager la douleur notamment, et qu'ils doivent d'urgence se remettre en question ou changer<br /> de boulot.<br /> En fait, si, j'en ai rencontré un de blasé. Ne montrant guère d'intérêt à mes questions de si et quand ça allait finir ces neuropathies suite à chimio, où tu as l'impression que tes pieds sont<br /> congelés, j'ai dû lui demandé si des fois, il s'en foutait pas de ce que je lui disais. Il a fait non mollement !<br /> Mais le plus cruel, c'est l'annonce brutale d'un verdict de coupage de nichon, sans aucun ménagement ni compassion minimale. Qu'il grille en enfer, ce naze !<br /> Pour résumer, il y a quand même un certain nombre de docs qui n'en ont rien à carrer de ta pomme qui se résume à leurs yeux à un n° de dossier, à des statistiques, à un protocole, à un chiffre<br /> d'affaires. En radiothérapie, j'ai vu une pauvre petite dame âgée qui ne savait pas pourquoi on ne l'avait pas prévenue qu'on allait lui enlever un bout du sein et qui en était complètement<br /> sidérée. Le médecin a t'il considéré qu'elle était trop con pour qu'il daigne lui expliquer ? De toute façon, si on ne les harcèle pas de questions, ils en disent le minimum.<br /> Une autre expérience personnelle me permet d'affirmer que le toubib qui te dit que tes douleurs sont psychologiques, sans avoir tout vérifié avant, est un incompétent ou un blasé. Ou les 2 quand tu<br /> as du pot. Bizzzz<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je ne suis pas si tranchée mais... j'ai eu ma vengeance sur un médecin qui refusait de répondre à mes questions sur un examen que je pressentais douloureux. Il a gardé de belles traces de dents.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est d'expliquer la vérité aux patients... tu vas rire, j'en ferai un billet !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Dan a bien raison ! J'adooore ta façon d'écrire sur un sujet qui malheureusement ne l'est pas toujours.<br /> Mais comme il vaut mieux en rire...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> :p Qui ne l'est pas toujours ?<br /> <br /> <br /> *d'humeur taquine*<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Vous dites "J'écris avant tout pour être lue". C'est parfait, j'aime votre façon d'écrire, votre humour sarcastique, grinçant et imprévisible. Et aussi votre énergie face à des situations pas<br /> drôles du tout. En même temps, je redoute aussi d'être maladroite dans mes commentaires et de faire les frais de votre humour justement. :-)<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je vous rassure, je mords très peu, hors rouennais, juges, policiers... surtout rouennais !<br /> <br /> <br /> <br />